L’atelier « Marche » est animé conjointement par Thomas Peyruse, roboticien de Caliban Midi et Jean-Marc Matos, chorégraphe de la compagnie K-Danse. L’objectif de cet atelier est d’explorer le mouvement de la marche à travers les sciences de la robotique. Les explorations sont menées à travers différents exercices mettant en jeu le corps, à travers une partie théorique illustrée par différentes installations numériques et différents robots directement manipulés.

Pour de nombreux arts de la scène ou de la rue, la marche est sans doute le mouvement graine à beaucoup autres mouvements, gestes et états. Une sorte de ressource où aller puiser, y compris quand on ne marche pas. La marche impose un rythme, une respiration, et envoie des secousses, des ondes, des chocs à tout le reste du corps, y compris cognitivement.

La robotique humanoïde consiste entre autres à doter des objets de forme humaine de cette capacité à se déplacer sur deux appuis de manière alternée. Là où pour certains humains ce mouvement est simple, pour un roboticien il fait partie des grandes énigmes contemporaines.

L’atelier se déroule autour de quatre figures robotiques qui illustrent quatre manières de voir la marche.

Le robot humanoïde Poppy, présent lors de ce stage, possède 29 servomoteurs dans un corps sur-articulé… mais ne peut pas marcher. Pourquoi ?

Le robot Meta, dont une version simplifiée est présente lors du stage, est un double humanoïde. Il est capable de marcher à partir d’un apport énergétique très faible. Il est construit autour du concept de marche dynamique passive. La marche est ici vue comme un mouvement pendulaire naturel. A partir d’outils mathématiques simples à incarner (Cartographie de Poincaré) et de concepts de physique simple du pendule, nous définirons un vocabulaire commun qui permet d’appréhender notre marche de tous les jours, puis de tout décaler en utilisant des exercices de création de personnages clownesques.

Le robot ASIMO de Honda est l’un des robots les plus avancés ayant existé (Nous travaillerons sur une vidéo de ce robot). Mais il possède une démarche qui est étrangère à la notre. Pourquoi ? quelles sont les règles sous-jacentes ? Comment l’incarner ?

Enfin, le robot humanoïde ATLAS de Boston Dynamics est considéré comme le robot le plus avancé. Il effectue en effet des exploits, du Parkour, de la danse, des acrobaties… (Nous visionnerons certaines vidéos). Comment incarner cette machine ? Quelles sont les règles sous-jacentes ? Nous travaillerons autour de la télécommande à travers un dispositif analogique d’immersion ainsi qu’avec une installation de suivi corporel.

Cet atelier est aussi un excellent prétexte pour étudier différentes manières de voir la technologie, sa place dans la société, de l’accompagnement énergétique au sur-contrôle.

Références :

Essentials of dynamic walking de Martijn Wisse (2004) : https://repository.tudelft.nl/islandora/object/uuid:86abe2b6-c517-49eb-9c1c-c842fb51f8d3/datastream/OBJ/download