Du 14 novembre au 1er décembre 2017, Caliban Midi a été invité pour une résidence de trois semaines au Quai des Savoirs pour le projet « Machine Vivante – Créature Artificelle ».
Le concept
Le projet « Machine Vivante – Créature Artificelle » consiste à créer une machine qui, mise en mouvement par des moteurs, donne l’impression d’être vivante. Les contraintes de ce projet sont d’utiliser la robotique parallèle à câble (marionnette treuillée), d’être monumental et d’être interactif.
Quels sont les techniques, références et technologies à mettre en œuvre pour pousser cette illusion le plus loin possible ?
C’est une sorte de croisement entre les arts plastiques, le spectacle vivant et la création numérique interactive. Nous avons également pour projet de travailler sur un format spectacle de danse avec la compagnie K-Danse.
Nous avions déjà expérimenté ce concept à l’échelle miniature en construisant une maquette de 60cm de côtés. Cette résidence au Quai des savoirs nous a permis de passer à une échelle beaucoup plus importante.
L’installation finale sera présentée pour la première fois au salon EXPERIMENTA à Grenoble du 8 au 10 février 2018. Le projet sera ensuite diffusé en région Occitanie au courant de l’année 2018.
La résidence
Cette résidence intervient après un échange très constructif avec le projet CoGiRo (Control of Giant Robot) du LIRMM à Montpellier et appréhension de la technique de la découpe Laser qui permet de créer des objets de taille intermédiaire rapidement.
Une première semaine a été nécessaire pour faire beaucoup de mécanique et mécatronique. Nous avons investi le plateau multimédia du Quai des Savoirs, en contrôlant d’abord un fil, puis deux fils et enfin quatre fils.
La deuxième semaine a été dédiée à la consolidation du dispositif numérique pour avoir un rendu fonctionnel avant l’arrivée du public les 24 et 25 novembre lors du salon Futurapolis. Nous y avons accueilli près de 250 personnes.
La dernière semaine a été dans la continuité du salon Futurapolis avec l’accueil de différents groupes qui ont pu découvrir et interagir avec la Machine. Cela nous a permis de penser des formes de médiation intéressantes pour les différents publics accueillis.
Retours du public
Lorsque le public entre dans la salle, la machine est posée au sol, immobile, les fils tendus. Les spectateurs sont souvent déstabilisés, ils ne comprennent pas le principe de fonctionnement de l’installation. Lorsque l’on met en marche la machine, la Créature s’élève doucement dans l’espace d’installation. Les moteurs se mettant en marche, un bruit mécanique s’installe. Bien que relativement doux, les premiers mouvements restent très rigides et inorganiques. Le côté géométrique de la structure est très présent, la créature s’installe à 3m du sol dans une montée verticale parfaite. C’est lorsque la machine détecte une présence qu’elle semble réellement s’animer. Elle semble inviter le public à interagir avec elle. Il arrivait parfois que la machine voit le public à l’extérieur du cube et se place en limite de sa zone de mouvements, un peu comme si elle se collait contre la parois invisible du cube pour les tenter de toucher les spectateurs. Cette réaction insuffle rapidement une sorte d’aspect « vivant » de la créature.
Vient ensuite le moment où on demande à des volontaires d’entrer dans le cube. Une timidité apparaît chez certaines personnes face à ce cube qui devient scène. On invite donc le public à monter sur cette scène. Il est étonnant que le prétexte de l’installation facilite la démarche. Et quand la personne est dans le cube, en relation avec la créature, elle en oublie la mise en scène et bouge, souvent naturellement, en cherchant les règles du jeu et les façons d’interagir avec la machine.
La suite – L’unité – Boucles sensori-motrices
Cette résidence a permis de mettre en valeur les points faibles techniques à résoudre. Elle aussi mis en valeur la nécessité de travailler sur l’unité de l’être. En effet, un être vivant est avant tout un être et caractérisé par son enveloppe entre son corps et son environnement. Cette enveloppe est encore floue mais force à intégrer et simplifier encore plus le système.
Du 8 au 12 janvier 2018, nous allons réaliser une semaine de résidence à l’INRIA à Bordeaux dans le cadre de l’équipe FLOWERS afin de travailler sur le comportement, les boucles sensori-motrices et les algorithmes d’exploration automatique.